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Paris 2024: on a visité le village olympique avec une championne du monde de judo

jeux Olympiques Paris 2024
Le village olympique a été livré à Paris 2024, à cinq mois du début des Jeux olympiques. Emmanuel Macron l’a inauguré en grandes pompes. RMC Sport a pu visiter quelques morceaux du village accompagné de la championne du monde et d’Europe de judo qui va participer à ses premiers JO, Marie-Eve Gahié. Elle était conquise.

Le samedi précédent, Marie-Eve Gahié était en judogi, ceinture noire autour de la taille, pieds nus sur le tatami de Bercy, visage guerrier pour aller chercher la médaille d’argent en moins de 70 kilos au tournoi de Paris. On la retrouve ce vendredi casque de chantier sur la tête, gilet fluo sur le dos et bottes pointure 42 aux pieds. Autour d’elle, 52 hectares sortis de terre depuis les premiers plans dressés il y a huit ans. L’équivalent de 70 terrains de football ou la moitié du IIe arrondissement de Paris, Gahié, Parisienne du XVe arrondissement, a demandé une échelle pour s’imaginer ce village olympique de Paris 2024.

La judoka de 27 ans commence par déambuler au milieux des immeubles qui vont accueillir les athlètes. Un millier d’arbres a été planté pour l’occasion. Pour l’instant, pas la moindre feuille sur les platanes mais Gahié s’imagine déjà se balader avec ses coéquipières jusqu’à leur logement. "On est dans les finitions", lui explique Henri Specht, directeur du projet village olympique et paralympique à la Solideo, l’organisme chargé de livrer les ouvrages des JO. On plante les derniers arbres, on fait les derniers éclairages. Il y a encore les pavés et le mobilier urbain à poser jusqu’au 29 février."

Plusieurs constructions tapent dans l’œil de Marie-Eve Gahié. Les couleurs aussi. Des façades bleue, rouge, il y a de la céramique, des carreaux, aucun immeuble ne ressemble à un autre. Le promoteur s’est inspiré de la toile Evidence de l’artiste abstrait américain Philip Guston. "Il y a une piscine?", questionne Gahié. "Non mais il y a la Seine à deux pas." Un promontoire a été installé au-dessus des eaux boueuses. Transat et bronzage avec Paris en face, un programme appétissant avant le feu de la compétition olympique. Gahié et ses guides grimpent dans un immeuble blanc. Direction le cinquième étage. La judoka adore la lumière qui perce par les escaliers. Chaussons enfilés sur ses bottes, elle pénètre dans ce logement familial de quatre chambres qui pourra accueillir jusqu’à huit athlètes. Deux salles de bain, un balcon avec vue sur la Seine, sur Paris et un petit coin de la Défense, Gahié est conquise: "Je me sens privilégiée", sourit-elle. "Je suis en train de me dire je vais faire mes valises pour être à la maison, ça va être dingue. J’aime les belles vues, j’aime le bois. Les couleurs sont soft, c’est épuré. Ça me donne envie de m’installer le temps des JO."

Et le self n’est pas loin, pas un détail pour les sportifs, plutôt en mode économie d’énergie au moment des compétitions. Après les Jeux Paralympiques, 6.000 personnes prendront possession de ces 2.800 logements. Il y aura des commerces, des bureaux, une nouvelle école, une nouvelle ville qui se vend à 6.900 euros du mètre carré. Les achats se succèdent et les appartements les plus élevés ont déjà trouvé preneur : "On a d’abord conçu ces appartement en pensant à l’héritage, à l’après-JO raconte Florence Chahid-Nourai directrice des grands projets chez Icade Promotion. On a répondu à deux cahiers des charges, celui des athlètes et celui des habitants d’après."

Les lits ne sont pas encore installés mais Gahié a pu en tester un. Même conception que ceux que Tokyo 2020, en carton. "Même pour Teddy?", questionne-t-elle. Oui. Elle s’allonge se tourne à droite puis à gauche et dit à voix basse ‘je vais les défoncer demain’ en pensant à sa journée de compétition du 31 juillet. Elle se verrait bien dans cet appartement idéalement placé entre la Seine et la cafétéria, placée dans la Cité du cinéma. Les Français seront probablement un peu plus loin. Les immeubles ne sont pas encore habillés aux couleurs de Paris 202 ni avec les drapeaux des pays.

Curieuse, la licenciée du Paris Saint-Germain Judo multiplie les questions et les remarques. Elle semble comblée par cette avant-première: "Il n’y a pas eu beaucoup de retour négatif quand on a échangé. Elle a apprécié les bords de la Seine, les cœurs d’îlot, la configuration des logements. La voir émerveillée par le village c’est génial", s’enthousiasme Henri Specht. Gahié y posera son judogi quelques jours avant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. D’ici là, elle a mis quelques photos dans son téléphone et quelques souvenirs dans sa mémoire pour raconter à ses potes de l’équipe de France de judo. Il reste un mystère: avec quelle coéquipière elle partagera sa chambre au village? Chaque chose en son temps.

Morgan Maury avec Alicia Bert