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Le contre-la-montre de Kévin Mayer pour les JO de Paris 2024 après son abandon au décathlon de San Diego

jeux Olympiques Paris 2024
C’était le scénario catastrophe à absolument éviter. Et c’est arrivé à San Diego: Kevin Mayer a abandonné sur blessure. Touché à la cuisse, il a renoncé à une troisième tentative au saut en hauteur, quatrième épreuve de son décathlon californien. Un gros coup dur pour le double champion du monde de la discipline qui n’est toujours pas qualifié pour les Jeux olympiques de Paris. Le contre-la-montre pour réussir les minima est lancé.

Le 30 juin au soir, fin de la période qualificative pour les JO 2024, Kevin Mayer n’aura plus d’échappatoire. En ce début de printemps, il existe encore des "plans B,C,D,E,F" comme l’avait annoncé son entraîneur Alexandre Bonacorsi deux jours avant le début de la compétition. Car Mayer rime avec cristal en ces derniers mois. Il n’a pas terminé un seul décathlon depuis son titre mondial en juillet 2022 à Eugene.

A 32 ans, le corps de Mayer semble plus fragile que jamais

Il avait déjà renoncé à un décathlon à Brisbane en décembre dernier à cause d’une alerte à une hanche, après avoir abandonné celui des mondiaux de Budapest l’été précédent. Ter repetita malheureux, le Montpelliérain a jeté l’éponge au bord de l’océan Pacifique. Une tension dans la cuisse apparue à l’échauffement du saut en longueur l’a empêché de faire mieux que 7,07m. Si au lancer du poids, Mayer a rectifié le tir avec un bon jet à 16,10m, il lui était impossible d’engager au saut en hauteur.

Deux essais manqués à 1,89m seulement, on l’entendait gémir: "Put***, j’arrive pas à engager". Avec son staff, et notamment le directeur de la haute performance de la Fédération Française d’Athlétisme Romain Barras, venu pour l’occasion, Kevin Mayer décidait de tenter un dernier essai à 1,92m. Mais rapidement, il a baissé les bras et quittait la compétition. Une désillusion gigantesque pour Mayer, qui disait être en pleine possession de ses moyens, et les doutes quant à sa capacité à se qualifier pour les JO de Paris vont grossir. Les minima, fixés à 8460 points, sont censés être une formalité et le Français le répète lui-même à l’envie. Mais il n’arrive plus à enchaîner les dix épreuves sans craquer physiquement. A 32 ans, le corps du décathlonien semble plus fragile que jamais.

Jusqu’au 30 juin pour se qualifier

La période de qualification s’étend jusqu’au 30 juin, au soir du dernier jour des championnats de France qui auront lieu à Angers. Kevin Mayer s’est préparé à aller chercher les minima en Anjou s’il le fallait. Pour la seule médaille qui l’obnubile depuis des années: l’or au stade de France en août prochain. Le double vice-champion olympique a tout gagné dans sa carrière, sauf ce titre ultime. Et le stress va monter sérieusement. Il reste évidemment plusieurs opportunités avant les championnats nationaux, par exemple le célèbre décathlon de Götzis en Autriche les 18 et 19 mai. D’autres sont aussi labellisés World Athletics, comme celui de Brescia en Italie, Ratlingen en Allemagne ou Arona en Espagne entre fin avril et fin mai. Mais il faut espérer que la blessure de Kevin Mayer à la cuisse droite ne soit pas trop importante pour ne pas le laisser sur le carreau trop longtemps. Son coach, Alexandre Bonacorsi avait prévenu, "on ne prendra pas de gros risque à San Diego". Il n’a pas menti.

Aurélien Tiercin