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Judo (Antalya): Riner opportuniste en finale pour l'emporter, Malonga frappe un grand coup pour la qualification

Le judoka Teddy Riner a remporté dimanche le Grand Slam d'Antalya contre le Japonais Tatsuru Saito à quatre mois des Jeux Olympiques de Paris. Des Jeux que Madeleine Malonga devrait disputer après sa victoire en finale dans la catégorie des -78 kg.

Le visage fermé, Teddy Riner a eu la victoire modeste au Grand Slam d'Antalya. Bousculé en finale par le Japonais Tatsuru Saito (22 ans), qui a le plus souvent pris l’initiative, le double champion olympique (2012, 2016) l'a emporté au métier, trouvant l’ouverture dans un trou de souris. Impressionnant dans cette finale, Saito a été proche d'obtenir la disqualification de Riner, pénalisé à deux reprises.

Très marqué par cette défaite, le Japonais s’en est d’ailleurs beaucoup voulu à l’issue de leur affrontement, qui aura donné un avant-goût de ce qui attend le Français lors du grand rendez-vous olympique de cet été. Teddy Riner a lui-même reconnu qu’il avait été un peu chanceux: "J’ai eu une seule opportunité et je l'ai prise". La marge de progression de judoka français est grande avant les Jeux pour lesquels il se sait déjà qualifié et où il sera en quête du Graal, un troisième sacre.

Le Guadeloupéen de 34 ans (bientôt 35, le 7 avril) était de retour à la compétition en Turquie après son huitième sacre record au Grand Chelem de Paris en février. Riner a survolé le tournoi avant d'être malmené en finale, écartant successivement le Néerlandais de 27 ans Jur Spijkers puis le Brésilien Rafael Silva, sur disqualification après trois pénalités (hansoku make). En demie, Riner a fait chuter l'Allemand de 24 ans Erik Abramov, obtenant un point (waza-ari), sans marquer ippon. Il s'est ensuite imposé de nouveau sur hansoku make.

Malonga en route vers les Jeux?

Sur la plus haute marche du podium en -78 kg, Madeleine Malonga est allée chercher bien plus qu’une victoire en grand chelem, sa première depuis Paris en février 2020, face à l’Allemande Alina Boehm. Victorieuse sur un ippon après avoir subi le jeu tactique de la championne d’Europe au début de leur affrontement, la Française a probablement composté son billet pour les JO de Paris 2024 dans la seule catégorie qui restait à pourvoir (ndlr, La fédération a déjà sélectionné treize judokas sur quatorze).

Médaillée d’argent à Tokyo, Malonga avait son destin entre les mains, après la décevante 5e place de sa concurrente directe Audrey Tcheuméo à Tbilissi en Géorgie la semaine dernière, et elle n’a pas tremblé. Ce succès devrait lui valoir la sélection olympique aux dépens de Tcheuméo. Le comité de sélection en décidera ce mardi. Mais à en juger par son cri de rage, synonyme de libération alors que tous les yeux étaient rivés sur elle, le plus dur a sans doute été fait ce dimanche.

Tolofua en or, Léa Fontaine rate le coche

Et puisque ce dimanche était celui de la France, Julia Tolofua a également décroché l’or chez les +78 kg. La Française s’est défaite de la Chinoise Xin Su sur uchi-mata avant de tomber dans les bras de son entraîneur sous le poids de l’émotion. Opérée en septembre, Tolofua a traversé une période très difficile marquée par l’annonce de sa non-sélection pour les Jeux, le billet étant revenu à Romane Dicko. Une décision que Julia Tolofua avait vécu comme une injustice. Dans la même catégorie, Léa Fontaine combattait pour le bronze, mais elle s'est inclinée face à la Turque Hilal Ozturk. Avec six médailles, dont trois en or, la France termine deuxième du classement des médailles, derrière le Japon, titré à cinq reprises.

QM