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JO de Paris 2024: comme Léon Marchand, ces sportifs français stars ne sont pas encore qualifiés pour les Jeux

jeux Olympiques Paris 2024
À 84 jours du début des Jeux olympiques de Paris, de nombreux athlètes français n’ont pas encore validé leur qualification dans leur discipline, notamment quelques anciens champions olympiques.

Le compte à rebours est lancé. Dans 84 jours, les athlètes défileront à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Si certains sont d’ores et déjà assurés d’y être, d’autres doivent donner un dernier coup de collier pour être de la partie. Revue d’effectif.

Natation

Une formalité sur le papier, mais un point de passage obligé. Il a beau être la star française attendue de ces Jeux olympiques à domicile, Léon Marchand n'est toujours pas qualifié. Comme Florent Manaudou, Maxime Grousset et l'ensemble de ses camarades nageurs tricolores. Avant de penser à la Paris La Défense Arena, c'est vers Chartres où se dérouleront du 16 au 21 juin les championnats de France que les esprits sont tournés. Des championnats de France qui serviront de cadre aux sélections olympiques.

La règle est simple pour se qualifier: pour chaque course, terminer à l'une des deux premières places de la finale en ayant réalisé un temps exigé par la fédération française de natation. Un chrono exigeant qui correspond en gros à une entrée en demi-finale d'une compétition mondiale sur les dernières années. Et même si pour les grands noms français cette étape ne représente pas un gros stress d'un point de vue chronométrique, c'est tout de même un point de passage obligé, où le faux pas n'est pas autorisé. Et qu'il faut donc gérer à six semaines de l'objectif olympique.

Léon Marchand rentrera donc en France une dizaine de jours avant le rendez-vous Chartrain. Le temps de récupérer du décalage horaire et du traditionnel long stage en altitude avec son groupe d'entraînement, sous la houlette de Bob Bowman, prévu juste avant dans le Colorado. Ce sera sa première compétition sur le sol français depuis les championnats de France l'an dernier à Rennes. C'est à Toulouse que le quintuple champion du monde préparera la compétition, entraîné par Nicolas Castel, son coach aux dauphins du TOEC. Léon Marchand s'alignera sur les quatre courses individuelles de son potentiel programme olympique (200 et 400m 4n, 200m papillon, 200m brasse) et peut-être d'autres épreuves complémentaires.

Athlétisme

Kévin Mayer réfléchit encore à la meilleure option pour réaliser les minima (8460 points). Une solution intéressante considérée est le décathlon d'Oyonnax, à l'occasion des France d'épreuve combinées, les 18 et 19 mai. Mais en fonction des sensations physiques du recordman du monde, il peut décider de reculer encore l'échéance. La deadline étant le 30 juin après les championnats de France Elite, où Mayer aura alors une toute dernière opportunité de se qualifier. Il y a plusieurs décathlons, partout dans le monde qui sont possibles, mais ce ne seront pas les championnats d'Europe de Rome, pour lesquels Kevin Mayer n'est pas qualifié.

Renaud Lavillenie saute enfin à la perche depuis quelques semaines. Le champion olympique 2012 de la perche vient de terminer à stage à San Diego en Californie après des mois d'arrêt, dus à une opération à l'ischio jambier gauche. Le Clermontois fera sa rentrée à domicile, lors d'un meeting organisé le 22 mai. Il doit réussir 5m82 pour se qualifier aux JO. Lavillenie a également coché le meeting de Toulouse le 22 juin. Il aura lui aussi une dernière opportunité lors des France Elite des 29 et 30 juin.

Mélina Robert-Michon, possible porte-drapeau de la délégation française, n'est pas encore officiellement qualifiée. Avec une performance de pointe à 62m46, elle n'a pas réalisé les minima (64m50). Elle devrait y parvenir lors de ce début de saison estival. Les interclubs le 12 mai, puis des meetings à Montreuil et Montgeron, une Diamond League à Oslo pour finir, avec les championnats d'Europe puis de France. Et même si les minima ne sont pas atteints, MRM devrait, sauf cataclysme, se contenter du ranking grâce auquel elle ira aux Jeux Olympiques.

Christophe Lemaitre a eu la douleur de perdre son entraîneur de toujours Pierre Carraz, décédé fin 2022. Depuis, il a quitté ses Alpes pour aller s'entraîner à Metz et à Nantes, sans succès. A bientôt 34 ans, le médaillé de bronze sur 200m aux JO de Rio 2016 estime encore avoir ses chances de qualification sur 100m et 200m à Paris. Illusoire a priori lorsqu'on jette un œil sur ses performances: 10”83 au mieux cette année sur 100m, quand en 2023, Lemaître n'avait pas couru plus vite que 10”70 au 100m et 21”31 sur 200m. Il y aura comme pour les autres, les Interclubs, quelques meetings et les championnats de France Elite.

Quant à Jimmy Vicaut, les belles heures sont un peu moins loins. Encore vice -champion d'Europe du relais 4x100m en 2022 à Munich avec les Bleus, Vicaut souffre un peu plus depuis puisqu'il a manqué les Mondiaux de Budapest en 2023, et n'a même pas disputé la moindre compétition en 2024. Pire, il ne fait pas partie de l'équipe de France du 4x100 qui s'est envolé pour les Bahamas à l'occasion des Mondiaux de relais, qualificatifs pour les JO de Paris.

Pascal Martinot-Lagarde avait dû mettre un terme à sa saison hivernale à cause d'une déchirure à l'adducteur droit. Le hurdler aux 12 médailles internationales n'a pas encore communiqué sur sa rentrée estivale mais il compte bien se qualifier aux Jeux Olympiques après avoir raté les Mondiaux 2023 en Hongrie. Face à une concurrence très dense, incarnée par Sasha Zhoya, Wilhem Belocian et Just Kwaou Mathey, il peut profiter de la grave blessure au tendon d'Achille de ce dernier pour valider un des trois tickets tricolores pour le Stade de France. La saison dernière, PML, recordman de France mais désormais âgé de 32 ans, avait dû baisser les armes devant la jeunesse. Cette fois, la porte est ouverte. Reste à valider un chrono sous les 13”27, largement dans les cordes d'un Martinot-Lagarde en pleine possession de ses moyens.

Tennis

Pour être qualifié pour les Jeux olympiques au tennis, il faut en principe faire partie des 60 meilleurs joueurs/joueuses au classement olympique. Un classement spécifique qui regroupe les points glanés entre Roland-Garros 2023 et Roland-Garros 2024. Autrement dit, le listing sera officiel après le Grand Chelem parisien (20 mai-9 juin). 

Du côté des hommes, les Français sont très bien placés.  Ugo Humbert est 15e, Adrian Mannarino 18e, Gaël Monfils grâce à de bonnes performances récentes, s'est hissé au 32e rang de la race olympique, Arthur Fils 41e. Enfin Arthur Cazaux, toujours en période de convalescence, pointe au 64e rang. Pour le tournoi olympique de tennis, chaque nation dispose de quatre quotas maximum, cela pourrait être l'embouteillage pour les Etats-Unis ou l'Italie, qui ont plus que quatre joueurs dans les clous. Le cut pourrait donc être élargi au-delà de la 60e place.

Par ailleurs, dans les rangs tricolores, la place de 5e à cette "race olympique" pourrait permettre de se qualifier pour les Jeux car Adrian Mannarino l'a annoncé l'été dernier, il ne se voit pas jouer les Jeux sur terre battue à Roland-Garros, vu ses performances moyennes sur terre et son désamour pour cette surface. Il faudra surveiller si l'annonce se confirme dans les faits dans les prochaines semaines. Chez les garçons, un absent de marque va laisser un vide: Richard Gasquet. À 37 ans, le Biterrois n’est que le 13e Français à la Race olympique (495 pts), bien loin des 972 unités d’Arthur Fils 

Dans le tableau féminin, seules trois joueuses françaises ont à date leur qualification : Caroline Garcia (20e), Clara Burel (41e) et Diane Parry (62e). Même règle que pour le tableau masculin : quatre quotas par nation. Il y a actuellement neuf Américaines et huit Tchèques dans les 60 meilleures de ce classement olympique. Cela va offrir de la latitude aux qualifiés de dernière minute. Une quatrième joueuse française est en quête de ce précieux sésame: Océane Dodin. Elle pointe au 70e rang de ce classement, il faudra confirmer cette place a minima dans les prochaines semaines pour voir Paris 2024.

Sports collectifs

Si les équipes de France en sport collectif seront bien de la partie en tant que pays hôte, l’identité des athlètes sélectionnés reste encore à définir. Si Antoine Dupont se prépare pour le tournoi de rugby à 7, le sort de Kylian Mbappé, Antoine Griezmann ou Olivier Giroud est entre les mains de Thierry Henry, qui peut convoquer jusqu’à trois joueurs de plus de 23 ans.

Cyclisme

La France dispose d’un quota de quatre coureurs pour l’épreuve sur route, chez les femmes comme chez les hommes, et deux pour le contre-la-montre. Si la liste des filles sera dévoilée le 22 juin après les championnats de France, Thomas Voeckler devrait annoncer sa sélection lors du Tour de France (29 juin-21 juillet). Julian Alaphilippe en fera-t-il partie? À 32 ans, Alaf’ - qui va disputer son premier Giro à partir de ce samedi - est à un carrefour de sa carrière, lui qui avait déjà choisi de zapper les JO à Tokyo en 2021.

Judo

Les 14 judokas qualifiés pour les JO sont connus, et certains, comme Audrey Tcheuméo, regarderont la compétition devant leur écran. En concurrence avec Madeleine Malonga dans la catégorie des moins de 78 kg, la quintuple championne d’Europe a répondu sur le tatami en allant chercher une nouvelle couronne continentale le 27 avril dernier. Un titre qui n’enlèvera pas sa déception de ne pas participer aux Jeux.

Escrime

Grande chance de médaille pour le fleuret féminin, Ysaora Thibus est provisoirement sur la touche depuis fin février en raison d’un contrôle antidopage positif à l’ostarine. La championne du monde 2022 a préféré renoncer à l’analyse de l’échantillon B pour permettre l’accélération de la procédure. À moins de trois mois des JO, Ysaora Thibus ne sait toujours pas si elle pourra participer aux Jeux, sachant qu’elle est toujours dans l’attente d’une audience. Selon le règlement de la Fédération Internationale d’Escrime, elle risque jusqu’à quatre ans de suspension.

Analie Simon avec Julien Richard, Anthony Rech et Aurélien Tiercin